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380 Lnriéxmrunx xT.u.mNNz pouvait rien innover qui ne {ut conl`orme aux cr régles » sacro-saintes : il les renl`o1·ce et les exagere, bien loin d'€11 ébranler l’autorité. De l`action, réduite au strict nécessaire, est bannie toute complication d’intrigue, tout artifice indigne de la gravité tragique. Le drame ainsi concu acquiert une rapidité, surtout au dénouement, une force et une apreté dont l’eH`et est parl`ois saisissant. Mais la sécheresse des développements laisse trop sentir la rigidité unil`orme du cadre, et n°exclut pas certaines conventions contraires at la vraisemblance : les confidents disparaissent, et avec eux les longs récits de nos trage- dies; mais les monologues se multiplient at l`exces, et les interlocuteurs, réduits au nombre de cinq et méme de quatre (dans six tragédies), ne réussissent at remplir les actes, quelque rapides qu’ils soient, qu’en s’abandon- nant at une verbosité singuliere, pour des personnages animés de passions si violentes! Lorsqu°une f`ois le choix d’AlHeri s’était arrété sur un sujet, il en tracait le plan scene par scene, en un canevas de deux ou trois pages; c’était la premiere phase de la composition — ce qu’il appelait ideare. Puis venait la a rédaction » dialoguée, en prose, de toute la piece —- atendere, — rédaction hative dans laquelle il accueillait toutes les idées qui se présentaient en foule at son esprit, sans choix, sans souci de la l`orme; il l`allait, pour qu’il menat at bien cette seconde partie de sa tache, que l’enthousiasme le soutint, et que la passion de son sujet s`emparat de lui, l`aute de quoi il abandonnait l’entre— prise. Enfin venait l`expression définitive en vers : repre- nant cette ébauche inl`orme, il en éliminait sans pitié tout ce qui ne semblait pas exactement approprié, ou plutot nécessaire at la situation et at la peiuture des carac- téres; car un des principes d°Alfieri était que tout ce qui