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20 LITTIERATURE ITALIENNE I noblcsse, bourgeoisie niéme, en avait sa part, modeste si l'on veut, mais suffisante pour rester en contact avec Ia civilisation romaine, pour couserver le souvenir de tra- ditions littéraires qui n’avaient janiais été interrompues, méme sous la domination gothique ou lombarde. Mais l’Italien se tourna surtout vers la pratique des aH`aires politiques ou commerciales; il ne se consacra guere a la profession de pur lettré. La remarque a souvent été faite : les meilleurs écrivains latins de cette époque sont francais ou anglais; l’Italie n’a pas de nonxs a opposer a ceux d’Alain de Lille, Gautier de Chatillon ou Jean de Salisbury. Les études théologiques, brillamment représentées en Italie, au xx' siecle, par Pierre Damien de Ravenne (1007-1072), avaient été a peu pres délaissées au xu°; et lorsque, au siecle suivant, l’attention des Italiens fut ramenée vers cet ordre d'études, c'est a Paris, foyer par excellence des discussions théologiques, que les plus célebres d’entre eux, saint Bonaventure (1221-1274) et saint Thomas d’Aquin (1225-1274), vinrent s’instruire, puis prirent rang parmi les maitres les plus écoutés. La. grammaire et la rhétorique, au XII. siecle, furent également enseignées avec plus d’éclat en-France qu’en Italic; mais dans la suite, sous l’influence des études juridiques renouvelées a Bologne par Irnerius, les Ita- liens apprecierent grandeme_nt l'art de tourner en beau latin une lettre, u11 instrument diplomatique, une consul- tation sur un point de droit. A cet égard, les écrits de Pier della Vigna, le niinistre de Frédéric II, mort en 1249, jouirent alors d’une grande réputation. D'ailleurs en dehors de Bolognc, ou l’on venait écouter les lecons de grammuiriens comme Buoncompagno da Signa ou Guido Fava, d’autrcs xmiversités s'étaient ouvertcs in Padoue