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376 LIT'1`1illA’X`URB ITALIBNNB d’avril E1 Milan, dont il redoutait les exces réaction- naires. i _ Parini ne se dégage donc pas tout Ia fait des idées de sa génération : il n’a pas entrevu l°afl`rancl1issement national de l`ltalie, et s°est. contenté de caresser un certain ideal de progres moral, en relevant avec f`o1·ce les injustices et les hontcs de la société qu’il eut sous les yeux de 1760 ai 1780 environ. Mais le tourbillon révolu- tionnaire rendit a peu pres inutile la satire généreuse du Giorno; par suite l’influence immédiate de son oeuvre fut mince. Artiste consciencieux et exigeant pour lui- méme, poete d`étude autant que de sincérité, il a eu le tort d`imn1obiliser presque toute son activité au prolit d’un sujet qui dcvait étre démodé tres vite : il ne pouvait lui plaire, apres 1789, de manier plus longtemps l’ironie aux dépens de victimes irrémissiblement condamnées; et le Giorno resta inachevé. Ainsi ce noble tempérament de poete, de moraliste, de satirique spirituel et pénétrant, passionné a l’occasio11, n’a pas suffisamment élargi le champ de son observation, et en fin de compte on peut dire qu’il n’a pas rempli tout son mérite. lll La réflexion exactement contraire s°applique E1 Vittorio Alfieri, dont la gloire et l’influence ont dépassé de beau- coup la valeur réelle de son oeuvre, et méme de son caractere. Cclui-ci était né d’une noble famille piémon- tuise dans la petite ville d’Asti, le 17 janvier 1749. Il a laissé de sa vie un récit qui, a défaut d’une véracité entiére, constikue uu document psycliologique de pre-