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LL LITTERLTURE Moines ET Nu*1oNAL1: 361 du coup de foudre final — il n`y a plus ni Sganarelle, ni statue du Comn1andeur,—est une curieuse indication des tendauces rationalistes de l’auteur. Peu pressé de faire un pas décisif duns la voie de la bonne coniédie, il compose encore quelques muvres insignifiantes pour une troupe d`acteurs qu’il suit de ville en ville ; il arrive ainsi at Genes, et la cet aimable étourdi s’éprend de la charmante Nico- letta Connio qu’il épouse aussitot, et qui devait etre lajoie de sa lougue vie. De retour a Venise, il compose un canevas de coniédie improvisée, dont un role cependant était entierement rédigé, Momolo cortesan‘ (1738), qui passe pour sa premiere comédie de caractere; les personnages en sont en effet empruntés at la vie vénitienne, et le pro- tagoniste est une silhouette finement dessinée. Cependant Goldoni s’y était inspiré principalement des aptitudes de scs interpretes; il ne rompait pas avec l’improvisation, et les memes interlocuteurs reparaissaient encore dans une autre comédie, il Prodigo (1739), ou plus d’une con- cession était faite au gout du public. Le role de Rosaura, dans la Donna di garb0* (1742), était taillé encore a la mesure d’une actrice dont il s`agissait de faire valoir le talent souple et varié; la piece est amusante, mais le caractere principal a plus de brillant que de vraisem- blance. Ce n’est pas encore la comédie observée, ii laquelle Goldoni devait s'élever plus tard. Investi quelque temps des fonctions de consul de Genes at Veuise, il n’en recueillit que des déboires; il se vit privé du plus clair de ses revenus quand la guerre éclata 1. Goldoni a traduit le mot vénitien cartcaan, en itelien pm- uomo di moudo et en frangais pur homme aecompli; c’est un type de u galunt homme », d’ai1leurs parfaitement égoiste et imprévoyant. , 2. u La brave femme », a truduit Gold0ni;mais nous dirions plutott lu femme udroite et meme rusée.