Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/376

Cette page n’a pas encore été corrigée

356 LITTIERATURE ITALIENNE d’économie politique et domestique, de littérature aussi. Dans ce dernier domaine, le programme du Cay'? prétait fort 5-1 la critique, et donna lieu a de vives polémiques. Le défaut général des écrivains dont les noms viennent d`étre rapidcment énumérés, était la médiocrité de leur style : lcs uns, en raison méme du cosmopolitisme de leur culture littéraire et philosophique, employaient une — langue impropre, toute farcie de gallicismes; les autres, par reaction, ailectaient de n’emprunter leur vocabulaire qu’aux grands écrivains florentins, et tombaient dans un maniérisme E1 peu pres aussi déplaisant. Les collabora- teurs du Ca/73: poussérent l’horreur du pédantisme et des vaines querelles de mots jusqu’a ériger en doctrine le mépris du purisme toscan : ils mirent une sorte de coquetterie a écrire un italien francisé, qui provoqua, entre beaucoup d’autres, les justes protestations de Baretti. Les discussions relatives in la langue italienne, déja si vives au xvi° siecle, avaient repris de plus belle au xv11°, a l`occasion du dictionnaire publié par l'Académie flo- rentine de la er Crusca ». Au XVIll° siecle, les progrés des sciences naturelles et historiques renouvelerent in leur tour l’étude du langage, et ravivérent les polémiques; car les idées récemment introduites par les économistes et les philosophes ne trouvaient pas dans le vocabulaire des vieux auteurs des moyens d’expression suffisants. La querelle se serait sans doute élargie et prolongée si le lracas de la Révolution franqaise n’avait étoufl`é momentanément toute autre voix; il faut pourtant citer le remarquable ouvrage de Melchiorre Cesarotti, Saggio sulla filoso/ia delle lingua (1787), ou était proclamée la nécessité de mettre la langue d’accord avec les progres de l’esprit humain. Cesarotti d’ailleurs n’y