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LE Mouvimmvr scmwrrrrours au xvm• srtcmz 349 grandement subi cette influence étrangére qu’il réprouva dans sa vieillesse, et qui constitue un des faits saillants de la littérature italienne au xvm° siéle. Le Vénitien Francesco Algarotti (1712-1764) poussa beaucoup plus lcin encore un cosmopolitisme, qui d'ailleurs n’excluait nullement chez lui l’amour profond du sol natal et l’espoir que sa patrie reprendrait sa place parmi les grandes nations d’Europe;aussi, a l`inverse de Bettinelli, Algarotti a-t-il toujours défendu les gloires de son pays. Il vécut assez longtemps en France, ou il se lia avec Voltaire; en Prusse, oa l’amitié de Frédéric II le retint plusieurs années, et lui valut le titre de comte; as Londres, a Pétersbourg. De partout il rapporta des impressions intéressantes, consignées surtout dans sa correspondance (Lettre: sur la Russie, 1739), et dans plusieurs essais, sans parler de quelques imitations d’au· teurs francais : il Congresso di Citera, ouil s’est amusé a décrire certains types de femmes des diverses nations d’Europe, rappelle par plus d’un coté le Temple de Gnide de Montesquieu. Esprit facile mais superficiel, écrivain assez élégant en francais, Algarotti représente les ten- dances encyclopédiques de son temps : sciences, lettres, arts, musique, poésie, philosophie, philologie, rien ne lui fut étranger, mais dans auoun domaine il n’a su laissor une empreinte personnelle. Les dix-sept volumes de ses muvres out aujourdlhui peu de lecteurs; ses lettres en constituent certainemant la partie Ia plus atta- chante, parce qu’elles permettent de replacer cette curieuse physionomie dans son époque et son milieu. La France n'exerca pas seule alors un grand attrait sur les ltaliens; ceux-ci s`informaient avec ardeur du mou- vement littéraire, philosophique et politique des autres nations : G.`B. Curniani publiait en 1774 un Saggio