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de la méthode de Galilée : Lorenzo Magalotti (1637-1712), qui en fut secrétaire, a tiré des travaux de cette académie les sujets de ses Saggi di naturali esperienze, où il a fait apprécier un esprit ouvert et curieux, avec un talent d’écrivain affranchi d’une rhétorique surannée. Fidèles à l’exemple de Galilée, beaucoup de ses disciples cultivèrent à la fois la science et la littérature, depuis Jacopo Soldani (1579-1641) qui, dans une de ses satires, défendait la méthode expérimentale contre les péripatéticiens, jusqu’à Lorenzo Mascheroni (1750-1800), qui eut l’art de faire lire un poème didactique, l’Invito a Lesbia Cidonia, dont le sujet est la description d’un musée d’histoire naturelle. Entre ces deux poètes de la science, il ne faut oublier ni F. Redi, naturaliste de mérite et membre de l’Académie du Cimento, ni le pétrarquiste Eustachio Manfredi (1674-1734), qui sut se garder des mollesses arcadiques, ni Lorenzo Bellini, physiologiste et poète burlesque (la Bucchereide, 1699), ni Antonio Cocchi (1695-1758), professeur d’anatomie à Florence, et prosateur distingué, ni Paolo Frisi (1728-1784), mathématicien, auteur d'un éloge de Galilée, ni Lazzaro Spallanzani (1729-1799), biologiste et grand voyageur, qui eut à Pavie pour collègue Alessandro Volta. Ce champ d’activité, tout récemment ouvert, n’excitait pas moins de curiosité dans les sociétés mondaines que d’enthousiasme parmi les savants : Fr. Algarotti écrivit en 1735 le Newtonianismo per le dame, dédié à Fontenelle, auquel il en avait emprunté l’idée ; cet ouvrage, traduit en français, en anglais, en allemand, en russe, en portugais, valut à l’auteur les compliments de Voltaire. En Italie comme en France, la science était fort à la mode.

Le même goût d’information précise se manifesta, dès le début du xviiie siècle, dans les études d’histoire et de