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Mais des ce moment la Renaissance a fait place a une conception nouvelle de l’art et de la poésie : l’imitation directe, exclusive de l'antiquité supprime tout contact entre la littérature et le peuple. L’Arioste lui- méme et quelques écrivains de sa génération — le Trissin, Giovanni Rucellai — sont déja entrés nettement dans cette voie; leurs successeurs y perséverent, et le Classicisme semble triompher avec le Tasse, au moment meme ou la décadence de l’Italie est, a tous égards, un fait accompli. Au milieu du xvm° siecle, Ie traité d’Aix—la—Chapelle (1748}, qui améliora la situation politique de la péninsule, fournit un point de repere utile pour la détermination des périodes. Nous l’adopterons, apres tant d’autres, pour marquer la fin de la décadence et le commencement du relevement, non sans observer qu’il convient de ne pas attacher une importance exagérée a ces dates trop précises.

Aucune période n’est cependant limitée plus exactement que celle qui commence avec le milieu du xvm° siecle, et que nous appellerons la littérature de la nouvelle Italie : la constitution du royaume unifié, avec sa capitale naturelle, Rome, en est la conclusion logique.

Alors commence la période contemporaine, dont nul ne saurait encore indiquer les limites ni apprécier les résultats ; on doit se contenter d’indiquer l’intensité des efforts accomplis, la hardiesse du travail intellectuel qui se poursuit sous toutes les formes, avec la volonté de créer un art nouveau. Au milieu d’une certaine confusion, on discerne des oeuvres de haute valeur, qui garantissent la pérennité du génie italien et rappellent que, à plusieurs reprises déja, celui-ci a su prendre un nouvel essor.