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atteint, non sans que les écrivains y aient contribué pour leur large part.

L’unité et l’indépendance de l’Italie une fois réalisées par une série d’événements trop connus pour qu`il soit nécessaire de les rappeler ici, les généreuses aspirations qui s’étaient aflirmées depuis le milieu du xvm° siécle avaient regu une éclatante satisfaction ; l'inspiration qui avait prévalu pendant plus d’un siécle devenait sans objet; elle était épuisée. Les années qui ont immédiatement précédé et suivi l’entrée des Italiens a Rome marquent donc la fin d’une importante période historique et littéraire, et le commencement d’une ere nouvelle.

Le développement de cette ere nouvelle s’est heurté, des ses débuts, a de formidables obstacles. Ce furent d’abord les diflicultés que rencontra le gouvernement du jeune royaume pour s’organiser, et qui firent succéder a l’enthousiasme d’une révolution les tatonnements, les mécomptes, les querelles des partis, l’apparition du socialisme, et la politique des alliances avec les Empires centraux. En aout1914, éclate la guerre mondiale. Dans un bel élan de solidarité latine, l’Italie se jette dans la mélée en avril 1915, malgré certaines résistances. La lutte est dure pour une nation jeune, qui n’y était ni provoquée ni préparée: elle y recueille de glorieux trophées, et parfait son unité territoriale; cependant elle ¤’éprouve qu’amertume en considérant qu’elle n’en retire pas tous les profits qu’elle avait escomptés. Alors c’est la révolution fasciste, l’il1Sl£llll`{`llZl0I1 d’un régime fondé sur la toute-puissance de Ylitat, la déchéance des institutions parlementaires et démocratiques, la volonté, hautement proclamée, de restituer a l’Italie la place de premier rang que Rome avait conquise, que des sieclcs d`anarchie et de servitude lui avaient fait perdre. i Ce sont beaucoup de secousses, au milieu desquelles