Page:Hauvette - Littérature italienne.djvu/330

Cette page n’a pas encore été corrigée

810 LITTIERATURE ITALIENNB ce genre. Chiabrera se contente de refléter, dans ses trente Sermoni, la sérénité indulgente de sa vieillessc heureuse, et ceux qui s’essaient dans l’invective ne p’élevent guere au-dessus de Yinjure. Seul le peintre napolitain, Salvator Rosa (1615-1673), se distingue, au milieu de tant de médiocrité, par sa nature ardente et sa vive imagination. Ses trois premieres satires surtout ont le mérite de rouler sur des sujets qui lui étaient familiers et qui le passionnaient : la peinture, la poésie, la musique. Mais il est long et dil;’l`us; sa verve compense mal l’insuffisance de sa culture littéraire. Ce pittoresquc personnage est encore un déséquilibré : il s’est fait l’ap6tre des idées les plus nobles, lc défenseur de la vertu et de la religion, sans s’apercevoir que sa vic privée démentait tous les beaux principes énoncés dans ses vers. La critique moderne l’a méme dépouillé dc l’auréole que lui donnait sa prétendue participation in la révolte de Masaniello (1647) contre le gouvernement des vice-rois espagnols; ses meilleurs titres de gloire restent done ses tableaux de batailles, dont la furie sauvage est l’expression tragique des horreurs de la guerre. Ni les essais du Florentin Benedetto Menzini (1646-1704), ami de F. Redi et disciple de Chiabrera dans le genre lyrique, ni ceux du Siennois Lodovico Scrgardi (1660- 1726) ne dotérent le xvu° siécle de la satire que méri- taient ses vices. III La prose du xvu° siécle a cu du moins sur la Poégig Yavantage d’étre mauiéc par quclqllcs pcuseurs, pré0c— cupés d’exprimer des idées neuves at iustruetivss; et