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ments personnels, l’idéal du pcuple d’ou ils sont sortis, de la énération u’ils re résentent: oetes ils se plaisent a ra_]eunir les themes favoris du lyrisme populaire ou les récits chevaleresques qu’une longue tradition a naturalisés en Italie; artistes, ils s’en tiennent aux sujets consacrés de l`iconographie chrétienne. A l’antiquité ils ne demandent encore que l’élégance, la mesure, l’harmonie, la forme, en un mot, l’expression et l’ornement, mais non la matiere. Si pourtant ils entreprennent de traiter un sujet antique, comme le fit Ange Politien dans sa Fabula di Orpzo, ils le présentent dans le cadre naif de uel ue com osition em runtée at la oéti ue de leur temps et de leur province. On peut poser ce principe : la littérature italienne de la Renaissance est caractérisée par l’union nécessaire de deux eléments bien distincts, l’un o ulnirc traditionnel national méme s`il n’est as toujours indigcne, et l’autre savant, classique, du a l’influence récentc et directe de l’antiquité. Si l’élément classique niexerce pas une action appréciable sur la conception ou sur la forme d’une ceuvre, celle—ci n’appartient pas encore A la Renaissance; si au contraire l’élément populaire est entierement éliminé, au profit de l’élément classique, la Renaissance proprement dite est passée‘. Car la Renaissance aboutit au classicisme pur,


1. N’ayant à m’occuper ici que d’histoire littéraire, je ne m’aventurerais pas dans le domaine de l’art, si je ne pouvais invoquer une autorité considerable A l’appui de ma maniére do voir : M. le baron H. de Gey~muller a dénoncé avec force cc l’abus du mot de Renaissance comme dénomination de périodes de l’art ou de styles n, et attiré l’attention a sur le danger qu’il y a A qualifier de Renaiuunces des styles qui ne renferment pas les éléments indispensables A la Renaissance : un element cluuiquv et un element de fart golhique. L’abus de ce nom eminemment juste, pour désigner un fait unique dans l’histoire du monde, fausse l’intelligence des phénoménes et rend plus difficile leur étude scientifique et historique ». Et plus loin, le méme critique ajoute : c La Renaissance commence en grand en Toscane avec le Dome de Florence