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214*4. LITT§lATUlE nnusmvs saient plus que jamais de la faveur des lettrés, depuis le succés du Cortegiano; les mérites d’une forme chatiée et spirituelle ont sauvé de l’oubli le Galazeo de Giovanni della Casa (1503-1556); mais toute la science qui y est entassée ne vaut plus un seul lecteur aux nombreux écrits du critique influent de son siécle, le Padouan Spe- rone Speroni (1500-1588). Au contraire, la finesse, la malice, lc bon sens, la hardiesse méme de certaines opi- nions, qui l’ont fait soupqonner de luthéranisme, donnent une saveur agréable aux Capricci dal Bottaio (1546-1548) de G. B. Gelli et in sa Circa (1549). Dans les dix entre- tiens du tonnelier Giusto aveo son ame, Gelli aborde avec une aisance toute familiére quantité de problemes littéraires, moraux et religieux. Dans la Circa, beaucoup moins originale, Ulysse essaie d’obtenir de Circé que ses compagnons, métamorphosés comme on sait, reprennent leur {`orme humaine; mais tous sauf un refusent, trou- vant la condition de l’animal préférable a celle de l’homn1e. La bonne grace, la clarté avec lesquelles Gelli manie des idées parfois un peu abstraites, l`agrément du dialogue et surtout d’une langue vive et spirituelle, ont classé ses écrits parmi les meilleurs spécimens de la prose italienne du xvi' siécle. Quelques-uns de ces mérites se retrouvent dans les dialogues d’Antonf`ran- cesco Doni (1513-1574), l`advexsair•• acharné de l’Arétin, esprit brouillon maisplein de verve. Ses Marmi ont l’at- trait d’une véritablc étude de mosurs, sous forme de conversations entre oisifs, réunis le soir sur les marches de marbre du dome de Florence.