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230 Lxrriénnuns ITALIENNE néte, alfectueux, indulgent et bon. Tel il nous apparait. dans ses satires, au nombre de sept, causeries spirituelles, coniidences pleines de charme et de verve, ou nous assis- tons aux miseres, petites et grandes, d`un poete courtisan au début du xvi' sieclc. Par leur ton familier et douce- rnent railleur, uutant que par leur inspiration morale, essentiellement pratique et épicurienne, ces satires, égayées qa et la par le récit de mainte anecdote piquante, sont les plus agréables, a coup sur, qui aient été com- posées en italien; elles rappellent la maniere d°Horace : l”Arioste n’avait rien d’un Juvénal. Des sa jeunesse, il s`était nourri du suc de la poésie classique. Son pere, qui avait dlabord voulu l`astreindre E1 l’étude du droit, avait du reconnaitre qu`une vocation réelle attirait Lodovico vers les belles-lettres, auxquelles il se consacra en eH`et tout entier. Il ne faut accepter qu’avec réserve la déclaration trop modeste, contenue dans sa sixieme satire, touchant son ignorance du grec; du moins fut-il excellent latiniste : ses odes, épigrammes et élégies, composées dans la premiere période de sa vie, en font foi. Il y déploie, dans l’imitation des anciens, eu particulier de Catulle et de Tibulle, cette aisance et cette aptitude a badiner, at traduire les nuances les plus déli- cates du sentiment, qui avaient constitué l°originalité des meilleurs poetes humanistes; comme, vers le méme temps, ses essais lyriques en italien étaient loin d’accuser d’aussi heureux dons, Bembo crut pouvoir lui conseiller de se vouer exclusivement il la poésie latine. Ce que Bembo, ni personne, ne pouvait alors prévoir, c°est que l`Arioste allait francbir en peu d`années, dans I’évolution de son génie, cette double étape qui a marqué la préparation des chefs-d’u:uvre de la Renaissance : une période d`appren- tissage, at l’école de l`antiquité, 0i1 le gout est fagonné, le J