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IM LlTT}§RATUREhl'l`ALlENNE et il ne s’en est guére accompli de plus considéiable dans le domaine de l’esprit -— ne s’est pas faite en une fois : d’abord on ne vit se manifester que des aspirations, et pendant longtemps se produisircnt des résistances. Les aspirations sont fort reconnaissables chez Dante; les résistances ne manquent pas dans l’entourage de Pétrarque et de Boccace, dans leur conscience méme et dans quel- ques-uns de leurs ouvrages; elles s’incarnent ai la fin du xv° siécle, avec une force inattendue, dans les prédica- tions du fougueux Savonarole. Tout compte fait cepen- dant, ce qui domine dans l’muvre de Dante, c’est l’inspi~ ration my§;ique et didactique du Moyen Age; chez Pétrarque, chez Boccace, chez les contemporains de Laurent le Magnifique, llintérét purement humain et le désir de plaire l’emportent sur toute autre préoccupation Les divisions auxquelles on a recours pour marqher clairement les grandes étapes de l’art et du gout n°ont donc qu’une valeur relative; il importe plus que jamais de ne pas l°oublier en abordant l’étude de ces premiers ouvriers de la Renaissance, qui ne pouvaient pas, qui ne voulaient pas briser d’un seul coup tous les liens qui les unissaient au passé, ou pour mieux dire a un présent encore tres vivace. I Le premier en date et le plus grand de ces précur- seurs est Pétrarque. Fils d’un exilé florentin, Ser Petracco, qui avait du quitter sa ville natale en méme temps que Dante, il naquit at Arezzo le 20 juillet 1304. Francesco Petrarca -— telle est la forme plus harmo- nieuse et plus docte qu’il lui plut de donner a son nom