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106 LITTERATUIKE runinuuu IV Les contemporains de Dante out vu, et non sans raison, dans la Divine Comédie, une encyclopédie didac- tique, ou le poete avait entassé patiemment des trésors de science et de profitables enseignements. Le point de vue a bien changé depuis lors, car la science de Dante u'est plus la notre, et ses enseignements s’inspirent d’une conception trés particuliére de la vie; nous n’éprouvons plus qu’un intérét de pure curiosité a lui entendre expliquer l’origine et les causes des taches que l’on observe dans la lune, ou exposer la doctrine thomiste de l’am0ur, source de toutes les actions humaines. C’est sous ce rapport que la Divine Comédie peut étre considérée comme le monument d°nne civilisation at jamais disparue, et disparue presque au lendemain de la mort du poete; si elle n’était pas quelque chose de plus, elle ne vivrait que dans la mnémoire des érudits. Ce poéme n’a pas cessé de briller d’une merveilleuse jeunesse, il est devenu l’objet d’études préféré de milliers de lettrés, meme hors d’Italie, maint épisode et maint vers en sont populaires, parce qu’il est par-dessus tout une admirable oeuvre diqrt. C’est par la que Dante a devancé son temps et préparé la Renaissance; voila seulement pourquoi nous le seutons si pres de nous, malgré le désaccord de sa pensée et de la notre. Or le secret de l’art de Dante est d’abqrd dans la puissante personnalité de l’homme, et c’est en lui-meme qu’il faut chercher la source premiere dc sa poésie. Dante est partout dans son oeuvre; il en est le protago- nourit ot me regarda, puis elle se remit A contempler Yéternelle source do via. » (Parad., XXXI, 91-93.)