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Le risque n’est pas mince. Il s’agit d’exposer l’état d’une littérature qu’on ne peut encore juger avec un recul suffisant, car elle s’enrichit, évolue, se modifie d’un jour à l’autre ; l’abondance même des volumes publiés annuellement est telle que beaucoup ne m’ont pas été accessibles ; enfin toute orientation claire fait défaut dans les courants d’idées, de modes et de goûts, car l’individualisme n’a jamais triomphé plus intrépidement que depuis les années qui ont suivi la grande guerre.

Pour se frayer un chemin dans ce dédale, et pour aboutir un dans délai assez court, – condition nécessaire, – il fallait renoncer à faire œuvre personnelle ; j’ai du me résigner, sauf pour les écrivains les plus en vue, pour les talents qui ont déjà pris leur plein essor, pour les œuvres dont le sens et le caractère ne sauraient plus être modifiés, à faire un classement rapide et provisoire. Travail infiniment ingrat, dont je n’attends qu’un profit : fournir au lecteur, désireux d’être vite renseigné sur tel ou tel écrivain italien moderne, quelques indications précises et, s’il se peut, exactes.

Il est parfaitement sûr que des erreurs m’ont échappé ; je désire qu’elles me soient signalées au plus tôt, afin d’y apporter remède dans les réimpressions prochaines, en attendant qu’un plus jeune réussisse à embrasser dans tout son développement la période dont nous n’apercevons encore que les premiers tâtonnements.