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LA a mvmz coménm » 95 le poete avait de son sujet et de son art. La description des supplices infernaux péehait par la monotonie, et n’évitait pas la trivialité; elle allait parfois jusqu’a la' boull`onnerie. D°ailleurs ees peines ne se distinguaient pas assez des ehatiments temporaires du Purgatoire. Quant aux joies des bienheureux, Yimagination de ees auteurs ne s’élevait guere au-dessus de la peinture enfantine d’un séjour paisible et embaumé, au milieu d’un beau jardin, a l’intérieur d’une inexpugnable muraille eonstruite en pierres préeieuses. Tout eela man- quait de spiritualité; aueune signiHeation morale ne s’en dégageait. La grande innovation de Dante -— et ee fut une véritable eréation — {ut d’introduire dans cette matiére informe un ordre sévere et presque géométrique, de soumettre toute la série des suppliees, éternels ou tem- poraires, et les diverses formes de la béatitude a quelques idées morales tres claires, enfin de donner a la rep1·é— sentation de ee monde des morts une signifieation nettement idéale, par l’usage continuel de l’allégorie. Comment la C0mmedz'a‘ répond-elle A ce programme? 1. Tel est le titre que Dante A donné A sou livre, et par ce mot il n• voulait pas dire seulement que l'muvre, eommencée dans le tristesse, s’achéve dans la joie; il entendeit aussi se référer A certains caractéres extérieurs, en particulier eu style : de meme que l'E'ndide, poéme émi- uemment grave, d'une forme soutenue, tendnnt au sublime, était pour Dante une a alta tragedia », de meme son oeuvre, écrite en langue vul- g8iP€, qui ID€t ED BCDDG de HOIDITPBUX POI'SOD[lU.gGS S’€XPI‘l!DB|'lt ED HI] style familier, et qui contient plus d’un episode réaliste, méritait le nom de a Comédie ». L’épitbete de a divine » a été accolée A ce titre, des le x1v‘ siécle, par les admirateurs de Dante, entre autres par Boccace; peut- Atre, depuis oe temps, •’est·o¤ hebitué A y voir une allusion A l'action divine qui se déroule d’uu bout A l'autre du poéme; mais telle n’étail pas l'intention de l'¤uteur.