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uonmcn nr LA Tosmxmz Xu xm¤ m AU xiv• siicuz 89 Nuova, car — trop souvent on perd ceci de vue — Dante n’a accueilli duns ce petit livre que ce qui se rapportait au but particulier qu’il y poursuivait. D°ailleurs le com- mentaire en prose, postérieur de plusieurs années, complete souvent et parfois altére la siguilication primi- tive des sonnets et des canzoni qu’il encadre. Il faut donc bien se garder d’attribuer une valeur biographique trop précise a tous les détails de ce récit. Béatrice morte, Dante courtise d’autres dames, soit cette cc donna gentile » qui entreprend de le consoler, symbole évident de la philosophie, mais qui correspond peut-étre a quelque amour réel, soit une certaine 1 Pietra », dont parlent les poésies les plus passionnées de son Canzoniere, soit enfin les inconnues, les ano- nymes. C’est pour Dante l’époque des études philoso- phiques et de la poésie profane. Puis, au bout de peu d’années, il se sent ramené 21 des préoccupations reli- gieuses; il éprouve un impérieux besoin de conversion, et, dans l’inspiration céleste qui le rappelle a Dieu, Dante reconnait la pensée vigilante de Béatrice, toujours présente au fond de son cceur et impatiente d’achever l’oeuvre de salut qu’elle avait commencée jadis, Mostrando gli occhi gicvinetti a luii. La Vita Nuova est donc un livre essentiellement allé- gorique, dans lequel le poete s`est efI`orcé de dégager une haute signilication morale d’un frais roman de jeu- nesse. Cette allégorie est de tous points conforme a la poétique du Dolce stil nuovo : Béatrice y est divinisée; elle devient le bon auge qui conduit son ami vers lu félicité éternelle. Mais le mélange imparfait du symbols i. a Quand elle lui découvruit. ses jeuncs yeux. » (Purg., XXX, 122.)