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Les engins meurtriers créeront une terreur
Telle, que les soldats calmeront leur furie,
Et que nul n’osera décréter la tuerie !
Et bien, nous nous trompions ! Là-bas dans les Balkans,
Les feux de bivouac font rougeoyer les camps ;
Les éclairs de l’acier brillent dans les ténèbres,
Et l’on entend rôder les animaux funèbres !
Bulgares, Ottomans, Serbes, Monténégrins,
Crétois et Grecs, sont tous debout ! Soldats, marins,
Endossant l’uniforme et fourbissant l’épée,
Comme au temps effarant des sombres épopées
S’entretuent !… le sang coule !… O tristesse ! O douleur !
Voyez ces régiments partir, couverts de fleurs !
Ils annoncent le choc effroyable des races !
Vous dites : C’est l’Honneur, c’est la Gloire qui passent !
Hélas ! Ce défilé, c’est celui de la Mort !
La parole n’est plus au Droit, elle est au Fort !
L’Équité, la Justice, ont la face couverte !
Ce n’est plus le : qui vive ? Et ce n’est plus l’alerte !
C’est la guerre… Écoutez… Entendez-vous, là-bas,
Ce tumulte géant ? C’est l’affreux branle-bas !