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LES ANTILLES FRANÇAISES.

tellement tendus qu’ils se brisent avec une violence dont on est loin de se douter en France. Tout récemment encore, en 1882, la ville de Saint-Pierre a été bouleversée par des troubles qui ont gravement compromis la sécurité publique. Deux maisons ont été détruites de fond en comble, plusieurs personnes se sont trouvées en danger de mort.

L’esprit dans lequel est conçu cet ouvrage ne nous permet pas de nous aventurer sur le terrain de la politique ; nous nous contentons d’indiquer l’état des esprits, et surtout de signaler les causes les plus vraies, les plus sérieuses des dissentiments entre les blancs et leurs antagonistes, qu’on groupe le plus souvent sous l’appellation générique de gens de couleurs[1] ; causes bien connues des habitants du pays, mais extrêmement délicates à déduire.

  1. En réalité, on ne désigne sous ce nom aux Antilles que les mulâtres ; mais nous trouvons plus commode et plus logique de l’appliquer, dans nos explications, aux nègres comme aux mulâtres.