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LES ANTILLES FRANÇAISES.

lièrement tenace, presque tous ceux qui reçoivent de l’instruction deviennent des hommes supérieurs.

Quant aux nègres de la première catégorie, il semble que l’esprit du bien et celui du mal se livrent en eux un combat perpétuel. Ils sont menteurs, voleurs, vaniteux (farandoleurs), et paresseux ; la locution « travailler comme un nègre » a certainement été trouvée par un homme qui n’avait jamais quitté la France. Aux heures mauvaises, il se réveille en eux on ne sait quelle haine féroce du blanc. En revanche, ils constituent, comme cultivateurs, des auxiliaires précieux, doux et remplis de bonne volonté ; comme domestiques, ceux qui se mêlent d’être bons et dévoués sont vraiment remarquables, et il n’est pas rare de rencontrer encore dans les familles créoles des serviteurs que leurs qualités ont fait élever pour ainsi dire au rang de membres de la famille.

Le portrait moral que nous venons de tracer du nègre des colonies peut s’appliquer