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LES ANTILLES FRANÇAISES.

part, toucha 1.947.164 fr. 85, et chaque propriétaire eut environ 500 fr. par tête d’esclave. Or, le prix brut d’un esclave variait de sept cent à deux mille francs, et sa valeur devait être en outre augmentée de ce qu’il avait coûté en nourriture, médicaments, soins, éducation, etc…

Enfin, ce qu’il y eut de plus grave, c’est que le travail fut absolument désorganisé, l’agriculture manqua de bras pendant près de deux ans, et jusqu’à présent, la question du travail aux colonies est encore très grosse d’embarras. Pour parler plus catégoriquement, aujourd’hui la Martinique ne bat plus que d’une aile et la Guadeloupe est presque morte : la monotonie de la vie n’y est plus guère rompue que par l’imprévu et l’importance des catastrophes commerciales.

En résumé, l’émancipation était souhaitée par tous les esprits justes, elle s’imposait à l’humanité, et l’on ne saurait trop louer ceux à qui on la doit ; mais l’application de cette