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HISTOIRE GÉNÉRALE DES ANTILLES.

tants des Antilles, si on les interrogeait.

Les propriétaires d’esclaves commencèrent par être tous à peu près ruinés par l’émancipation même. Il se rencontre des hommes sérieux pour déclarer que la possession d’esclaves étant chose contraire au bon droit, il n’y a pas lieu de plaindre ceux qui, ayant placé leurs capitaux sur une marchandise humaine, les ont subitement perdus. Nous ne saurions trop répéter à ces philanthropes que donner satisfaction à la morale et à l’humanité, c’est bien, mais que ruiner les gens en leur nom, c’est, pour détruire un abus, commettre une iniquité. Mais, répliquent-ils, on a indemnisé les propriétaires d’esclaves ! — En effet, nous soumettons à leurs méditations les chiffres suivants. D’après la loi votée par la Chambre le 30 avril 1849, le gouvernement acheta pour 6 millions de francs de rente 5 % partageable entre toutes les colonies, et leur alloua en outre en commun une autre somme de 6 millions. La Guadeloupe, pour sa