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LES ANTILLES FRANÇAISES.

colte de quelques fruits assez estimés, dans l’élève des moutons et de la volaille ; la ponte des poules est très abondante, et l’on peut presque dire que les œufs sont la monnaie courante dans les achats de la vie usuelle.

Parmi les innombrables parasites de la mer que recueillent les Désiradiens, nous croyons de toute justice d’accorder une mention spéciale à un crabe particulier. On le désigne sous le nom de tourlourou, sans doute parce qu’il prend à la cuisson la couleur garance du pantalon de nos soldats. Le tourlourou habite des trous qu’il creuse au sommet des falaises. Quand la pluie a rempli d’eau leurs demeures, ces crabes se réunissent en bandes considérables pour descendre vers la mer ; leur marche produit un bruit formidable, qui s’entend à de très grandes distances, et que l’on peut, sans exagération, comparer au grondement d’un torrent en fureur.