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LA GUADELOUPE.

fait concurrence au travail indigène, et l’on distribue aux coolies des salaires qu’ils emportent au loin, on met la production à la merci d’une puissance étrangère qui peut dénoncer le traité ; enfin l’Indien est payé par tous, et un petit nombre profitent de son introduction, etc., etc.

Les partisans de l’immigration répondent : les habitants du pays, pour des causes diverses, fournissent à la culture un nombre de bras infiniment trop restreint ; faut-il donc, en l’absence de travailleurs créoles, laisser la grande culture péricliter et disparaître ? L’immigration ne fait pas concurrence au travail créole, ce dernier étant toujours préféré ; les salaires n’ont pas baissé depuis l’introduction des immigrants, ils ont au contraire augmenté progressivement, et le journalier créole gagne maintenant 1 fr. 75 par jour et gagnerait davantage, si la régularité de son travail était assurée. L’introduction de l’Indien est, à vrai dire, payée en partie par le