Page:Haurigot - Excursion aux Antilles françaises, 1890.djvu/190

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
182
LES ANTILLES FRANÇAISES.

leur ont causé, somme toute, beaucoup plus de mal que de bien. L’usinier, à vrai dire, aide l’habitant le plus qu’il peut, car son intérêt est de ne pas produire la canne, mais de l’acheter, et d’expédier ensuite directement ses produits ; malheureusement, l’habitant, à force d’être aidé, finit par être pris dans un engrenage dont il est bien rare de le voir sortir entier. Il lui faut abandonner, sur le prix de sa récolte, tant pour l’amortissement du capital, tant pour les intérêts, tant pour les bénéfices, etc. ; si peu lui reste, que les ventes forcées se font de plus en plus fréquentes, et que chaque usine finit par devenir propriétaire de toutes les habitations qui l’entourent. Est-il besoin de dire que cet état de choses crée entre l’usinier et l’habitant un antagonisme profond et tout à fait funeste à l’intérêt général ?

À l’industrie du sucre se rattache celle de la guildiverie, nom donné à la distillerie où l’on convertit en rhum les écumes et les gros