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LA GUADELOUPE.

celles à cinq, on ne trouve pas de lessive ; dans celles à quatre, le propre sert à la fois de lessive et de flambeau.

Le sirop est ensuite déversé, pour être cristallisé, dans d’énormes chaudières où l’on produit le vide. Enfin, par une dernière opération, le turbinage, on décolore et on dessèche les cristaux au moyen des toupies métalliques mues à la vapeur. « Rien de curieux, dit avec raison M. Gaffarel[1], comme l’aspect d’une sucrerie au moment du grand travail, de la roulaison. Chauffeurs qui jettent la bagasse sous les chaudières, écumeurs, décanteurs : c’est une mêlée étourdissante. Le bruit des cylindres, la ronde des turbines, les sifflements de la vapeur, le hennissement des chevaux et les chants des ouvriers qui reviennent de la plantation, tout se mêle et se confond. Pendant ce temps, les immenses cheminées de l’usine vomissent des torrents de

  1. Les Colonies françaises.