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LA GUADELOUPE.

cause de cuisants soucis à nos compatriotes d’outre-mer.

La canne appartient à la précieuse famille des graminées. Les racines produisent à la fois plusieurs tiges articulées, lisses, luisantes, hautes environ de dix à douze pieds ; chacune d’elles porte de quarante à cinquante nœuds d’où sortent des feuilles longues de quatre pieds, larges d’un à deux pouces, dentelées sur leurs bords, d’un beau vert, dont une partie embrasse la tige, tandis que l’autre s’étend avec élégance en forme d’éventail. Ces feuilles tombent à mesure que la canne mûrit ; elles servent aux nègres pour la toiture de leurs cases, et les animaux s’en montrent aussi très friands. La tige de la canne à sucre se termine par un jet sans nœuds, nommé flèche, de quatre à cinq pieds, surmonté lui-même d’un panicule de vingt pouces, composé de ramifications aussi grêles que nombreuses, qui portent une multitude de petites fleurs blanches et soyeuses.