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LES ANTILLES FRANÇAISES.

Viennent ensuite le callebassier, qui fournit aux nègres de nombreux ustensiles de ménage ; le fromager ou cotonnier mapore, fort bel arbre, au bois mou et poreux, aux cônes cylindriques s’ouvrant en cinq valves capitonnées, d’une matière fine et soyeuse, couleur nankin ; le gaïac, dont le bois sans aubier, si dur qu’il émousse les instruments les mieux trempés, sert à faire des roues de moulins, et dont l’écorce bouillie donne un sudorifique très puissant ; le campêche, qui fournit une teinture noire ou violette ; le courbaril, à l’écorce noire et raboteuse, au bois résineux, très employé pour la charpente, et qui remplace quelquefois sur les navires les cabilots de fer. Les bambous sont de véritables graminées, dont les chaumes noueux s’élancent en fusées dans les airs jusqu’à cinquante ou soixante pieds de hauteur ; bercés par la brise, ils chantent sans arrêt une chanson monotone, et les lianes sans nombre qui embrassent leurs troncs rendent leurs bouquets im-