Page:Haurigot - Excursion aux Antilles françaises, 1890.djvu/157

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
149
LA GUADELOUPE.

bambou dressent leurs feuilles étroites, longues et droites comme un faisceau d’épées ; enfin, au-dessus de tout ce peuple murmurant, le palmiste, ce géant grêle, agite sa frémissante chevelure.

À droite et à gauche de la route qui mène à la rivière Rouge, des habitations charmantes s’offrent de toutes parts, au milieu de jardins coquets et d’arcades de verdure.

Partout on respire une odeur fraîche et capiteuse. « Les mille encensoirs des roses, dit M. Rosemond de Beauvallon[1], unissent leur griserie troublante, corrigée par les suaves émanations des plantes vertes, par les délicates douceurs des bégonias, des gloxinias, des kalmias, cette pluie d’étincelles blanches et roses brillant dans un feuillage sombre et délicat comme la plume. »

Du point qui unit les deux Matouba, celui de la montagne et celui du plateau, on admire

  1. Georges Audran. Pointe-à-Pitre, 1883. Imprimerie du Courrier de la Guadeloupe.