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LES ANTILLES FRANÇAISES.

Le malheur public fut encore augmenté par un nouveau fléau dont les conséquences possibles étaient fort redoutables : sous l’action d’un soleil de feu, les corps entassés de toutes parts entrèrent rapidement en décomposition et répandirent dans l’atmosphère une odeur pestilentielle ; il fallut verser de la chaux vive aux endroits où les plus gros essaims de mouches signalaient la présence d’un plus grand nombre de cadavres.

On trouva, en déblayant les décombres, une grande quantité de pièces d’or et d’argent, les unes intactes, les autres transformées en lingots.

Il se rencontra des pillards qui, mettant à profit cet horrible désastre, emplirent leurs poches de doublons. Ils furent arrêtés, et nous sommes heureux d’avoir à constater que c’étaient, pour la plupart, des matelots étrangers.

À part ces malfaiteurs, tous les hommes restés valides, depuis le gouverneur jusqu’au dernier marin, firent preuve d’un admirable dévouement.