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merci », par son désir, en présence de l’écœurante bassesse intéressée d’autrui, de se faire des ennemis,

Déplaire est mon plaisir. J’aime qu’on me haïsse…

et par son attitude finale contre le Mensonge, les Compromis, les Préjugés les Lâchetés et la Sottise. Non, lui n’est pas un être de servitude et de petites habiletés.

Chantecler est tout foi, tout labeur, et parce que son chant est de ceux qu’on « reçoit du sol natal comme une sève », et qu’il attaque le cosmopolitisme, il chante, en somme, avec M. Barrès, la Tradition et « la Terre et les Morts ».

À quoi en veut M. Rostand ? Car il y a en lui un satiriste, qui s’est affirmé principalement dans Chantecler. Il maudit le snobisme de la mode, « l’esprit du boulevard », la désinvolture, la pirouette,

… les rires pleins de bave
Qui de toute beauté furent les assassins.

Il a été vraiment sévère pour « la blague moderne avec son rire lâche », « impertinence dont croient se rajeunir les plus bourgeoises sagesses », « monocle par quoi Joseph Prudhomme essaie de remplacer ses lunettes ». Elle lui semble rabaisser les cœurs. C’est un travail « bien laid », que celui qui consiste « à ne pas avoir l’air d’être dupe ». Dans son Discours de réception, faufilé d’une caressante ironie pour le poète de France d’abord, il s’en prend — sérieusement — à « l’égoïsme