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« Il n’est de grand amour qu’à l’ombre d’un grand rêve ! »


et retenons cette vérité :

« Quand on sait regarder et souffrir, on sait tout ».

La faisane, c’est une cérébrale, et c’est aussi la « femelle »,

« Pour qui toujours l’idée est la grande adversaire» ;

mais qui, après avoir été jalouse de l’Aurore et de la Lumière, aime davantage le coq et, après avoir admiré Chantecler plus que son œuvre, s’achemine à la docilité et à la vraie tendresse.

La pintade, maîtresse de maison qui raffole des étrangers, des rastaquouères, incarne la Vanité et le Snobisme. Le Maître, au langage amphigourique, emphatique et abstrus, follement abscons ou allitératif, c’est le Paon, enflé de sottise suffisante et prétentieuse. Le Merle, « titi du poulailler », qui bafoue la foi du coq et plaisante sans répit, reste, malgré ses « mots » et son argot, bon garçon. Patou, le bon et simple dévouement, semble souvent l’interprète du poète ; nous l’entendons détester « chic » et « mufle », parce que M. Rostand déteste le « chic » et le « muflisme ».

Et tous les autres, sans oublier la vieille poule aux apparitions comiques qui lâche, drôlement et en marge, ses aphorismes intermittents, fruit de ses observations et de sa réflexion lentement et obscurément couvée.

La forme appellerait des réserves. Il y a du papillotement çà et là. La rime tire trop à elle, et le versificateur paraît tendre à la « charge », à la