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Les Romanesques ont un air de comédie italienne qui serait française. Comédie pleine de littérature, si l’on veut, et de toutes sortes de souvenirs, mais qui n’est point livresque, ni d’un écolier. Personnages d’éventail, musqués et chimériques, mais personnages de l’ancienne comédie, des pères, qui sont malins et bourgeois, puis l’ingénu et l’ingénue, et l’on ne voit pas les mères : le tout gai et d’une fraîcheur jeune, mêlant l’esprit et une ironie superficielle, la finesse, la poésie et la blague. Une Fête galante pour Bibliothèque rose. Cette méprise sentimentale de très jeunes gens infatués et neufs, avec un peu de drame, si peu ! et une petite leçon de vie réelle pour Percinet, dont le « panache » est défrisé, si l’on peut dire, comme le sera plus tard celui de Chantecler, et pour Sylvette, que Bergamin désillusionne, est rehaussée, dans sa généralité un peu abstraite, par le personnage, original, du spadassin Straforel (sa tirade sur les enlèvements est savoureuse), par des strophes lyriques, et se termine par un rondeau. Le côté profond, c’est peut-être de montrer les prétentions de l’innocence, et, avec les méfaits de la vie en commun, cette « grande oculiste », qui « désaveugle », le bienfait du romanesque, et que « la poésie est au cœur des amants ». Peu ou point de psychologie, sinon par intuition, ou, dérivant des métaphores, par l’imagination ; de même que l’esprit est souvent dans les mots, dans la rime, qui ne répugne point au calembour. On parla, à propos des Romanes-