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près, jasmins, ifs ou tilleuls, lire, créer, rêver dans votre voisinage, ne serait-ce pas le bonheur ?

Souhaitons aux trois bustes du parc d’Arnaga, de faire passer dans l’âme d’Edmond Rostand un peu de leur âme périmée, pour la réalisation de l’œuvre parfaite, à quoi il faut tendre toujours (sans qu’on puisse être sûr de la réaliser jamais), puisqu’ils sont Hugo, Cervantès, Shakespeare.

II

Avant de relever la qualité du poète dramatique, examinons, avec quelque détail, les différentes pièces, — et, tout d’abord, les poèmes.

M. Rostand n’écrit qu’en vers. C’est sa langue. Il avait à peine vingt-deux ans quand il publia les Musardises. Le volume contenait des poèmes à forme fixe, des sonnets, des ballades surtout, dont quelques-unes sont célèbres, des amusettes descriptives, descriptions de japonaiseries, des gentillesses et des sentimentalités, des fleurs, des papillons, une lune comparée à une face de Pierrot, et des pièces plus ou moins longues qui rappellent l’art de Coppée (Le vieux poète) (La forêt) (La Chambre) ; c’est de la poésie à sujets. Tout le talent de Rostand est déjà en indications dans ces poésies juvéniles : sa familiarité et son précieux, son extériorité saillante et qui chatoie, sa truculence (À un vieux pion) ou son prosaïsme dru,