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lège qui, d’ailleurs, le fêta. Après Cyrano, après Chantecler, Rostand reprit contact avec les élèves. Le jeudi 3 mars 1898, une matinée de Cyrano de Bergerac leur fut réservée ; un bronze de Barye, un hommage d’Émile Trolliet furent offerts au poète, qui y répondit par des vers piaffants, lesquels invitaient à l’énergie et au panache.

« Rappelez vers la plage sombre
Le flot chantant de l’Idéal. »

Somme toute, il leur conseillait d’être de « petits Cyranos ».

Après le collège, l’École de Droit. C’est, jusqu’ici, la destinée d’un fils de bourgeoisie. Fut-il un étudiant appliqué ? Il obtint le grade de licencié et s’en contenta. Et, en 1890, après un Éloge d’Honoré d’Urfé, couronné à l’Académie de Marseille, un Essai sur le Roman sentimental et le Roman naturaliste, où le premier était préféré au second, parurent, chez Lemerre, les Musardises. Le livre fut signalé, mais rien, sans doute, ne laissait prévoir l’auteur dramatique tant admiré du surlendemain. La même année, le 8 avril, il épousa Rosemonde Gérard, petite-fille du Maréchal Gérard, poète elle aussi, la compagne introuvable, séduisante, dévouée, intelligente et fine, pour un poète. Ses Pipeaux, que dota le prix Archon-Despérouses sont un livre de jeunesse et de grâce. Tout le monde connaît son Éternelle Chanson. L’Illustration publiait récemment des vers à son fils, et un nouveau volume est annoncé.