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TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE

cumba

rumba', combe . olca, ouche . tunna, tonne. glitia, glaise . soccum', soc . vassallum, vassal. grava, grève . lannum , , tan . verniuzn, vergne. gulbia, gouge. .taratrzzm, tarière . viriola . virole. lande, lande . tinca, tanche . Il existe beaucoup d'autres mots que l'on a cherché, faute de mieux, à rattacher au gaulois . Nous nous bornerons à énumérer ceux pour lesquels cette origine n'est pas absolument invraisemblable, en renvoyant à ce qui en a été dit dans le corps même du Dictionnaire. balai', bran, droue', if, mignon, rogue (hautain), (barqbuarge 6e),briser, dru, jarousse, miner, ruche, berge, broder, dune 10 , jarret, musser' 6 , tamis, bille (partie d'un bruire, écagne, javelle, petit, trâle, arbre, bâton) . bruyère, écanguer, javelot", pièce, trogne, bouc', chemin, galet, jalet", lie (sédiment), poche, truand, brailler, dartre', glette, matras", quai", valet, braire, drille (lambeau), gobet, mauvis, refrogner, vanne. § 4 . - Celtique moderne. Des idiomes celtiques, descendants directs ou collatéraux de l'ancien gaulois, se sont conservés jusqu'à nos jours dans la basse Bretagne, en Irlande, dans le pays de Galles et en Écosse 78 . Ce n'est que par la basse Bretagne que le français a eu un contact direct avec ces idiomes" . Il a fourni un grand nombre de mots au bas breton, mais il en a reçu très peu en échange . Les mots d'origine bretonne se rapportent en majorité, comme il est naturel, aux choses de la mer : aderne, baderne, baille", bernicle", bouette, darne, goéland, goémon, minot (boute-hors), raz. Ce sont aussi des objets particuliers à la Bretagne que désignent les mots biniou, cagou, cromlech, dolmen., menhir, etc . Il est à peine besoin de faire remarquer qu'aucun de • p . 243), et M. Meyer-Lübke en a rendu plus que vraisemblable l'or igine celtique (Zeilschrifl far romanische Philologie, xzx, p . 275). 1. On rapproche aussi ce mot du grec xûμ6r l , vase creux, barque. 2. Telle est la leçon (et non ' gubia) des bons manuscrits d'Isidore de Séville, laquelle semble confirmée par l'existence dans le celtique d'un radical gulb, de sens analogue. L'ancien français goi, aujourd'hui gouet, ne peut s'expliquer que par ' gubium, forme qui n'est peut-être qu'une simple variante dialectale, car Végèce emploie gubia (et non gulbia) au sens d'instrument tranchant. 3. Mot différent du latin 'soccum, sorte de chaussure . On a supposé que besoche pouvait venir d'un type 'bis'occa, formé avec la particule bis et le radical de soc . (Cf. le néologisme bissac .) 4. Radical commun au germanique et au celtique. 5. D'après M . Thurneysen (Kellorom ., p . 89), le breton balaen est emprunté du français, et le français balai n'a rien à voir avec le breton balannen, genêt, dont la forme primitive est banadl, banadl. 6. M. Thurneysen (Keltorom ., p . 43) admet comme possible l'existence d'un mot celtique barga, distinct du bas latin barca. 7. Le radical bucc- est commun au celtique et au germanique. S . M . llorning (Zeitschrifl fur romanische Philologie, xx,' 86) considère dartre, autrefois dextre, comme une altération de 'ente, 'entre, du latin herpetem, herpès. 9. En breton dreok, en gallois drewg. (Cf. Ernault, dans Revue celtique, v, 218). 10. Gomme ce mot est particulier à la région française voisine des pays flamands, il est vraisemblablement emprunté de l'ancien néerlandais dune (aujourd'hui duin en hollandais), qui se rattache au celtique dunwn, hauteur. 11. L'ancien irlandais a gall, pilier de pierre (Thurneysen, Keltorom ., p . 100). 12. Du radical qab-, saisir, qui se retrouve peut-être dans gabelle, que le français a emprunté du provençal. 13. 1)u radical gabal, pointe fourchue. 14. M. Thurneysen admet comme possible l'existence en celtique d'une variante 'matlara, à côté de znatara, seul attesté (Keltorozn ., p . 107). 15. M. Thurneysen (Keltorom ., p : 107) n'ose pas décider si le breton munit, qui a le même sens, est indigène ou emprunté du bas latin. 16. Radical méc- (Thurneysen, Keltorom ., p . 108). 17. Quai est une forme normanno-picarde, § 16 ; il est possible que chai, que le Dictionnaire rattache au latin 'caveum, soit la forme proprement française de quai, ainsi que le pense Littré. 18. L'idiome celtique de la Cornouaille (partie de l'Angleterre) s'est éteint au' siècle dernier. 19. Il est peu probable que barnache, bernache, se rattache directement à l'irlandais bairneach, lépas : la variante bernacle vient de l'anglais barnacle ; la variante bernicle, du bas breton brenik . De même broque, clan, claynzore, plaid, usgziebac, whisky, originaires de I'hcosse, flanelle, du pays de Galles, et quelques autres mots que nous avons laissés de côté, ne sont arrivés au français que par l'intermédiaire de l'anglais. 20. Baille n'est pas foncièrement celtique, mais scandinave . (Cf. danois balle, ballie ; suédois balja, etc .) Il est possible que ce terme de marine ait été emprunté par le français au scandinave, indépendamment du breton. 21. Cf. ci-dessus, n . 19.