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INTRODUCTION

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TRAITÉ DE LA FORMATION DE LA LANGUE FRANÇAISE

Nous avons donc là deux nouvelles sections, comprenant chacune trois subdivisions : formation savante latine [emprunts, dérivation, composition)^ §§ 214-275

formation savante grecque

[emprunts, dérivation, composition)^ §§ 276-284 bis. Voilà, prises en gros, les sources diverses des mots constituant le lexique. Ces mots ont pour fonction de représenter à l’esprit soit des images d’objets, soit des idées ; c’est ce qu’on appelle leur signification. Or, dans le cours des temps, il arrive que la signification des mots change, s’étende, se restreigne, s’atténue, parfois au point d’entraîner la disparition du mot. De là une nouvelle étude sur la signification des mots *. II. La prononciation.

La prononciation du latin populaire ne s’est pas maintenue immuable, à travers les temps, loin de là. Sous l’influence de causes obscures, elle s’est graduellement et régulièrement transformée, laissant tomber certains sons, en acquérant de nouveaux, et modifiant l’aspect des mots au point d’en faire, au bout de quelques siècles, des mots tout à fait nouveaux, sous lesquels il est souvent difficile de reconnaître les types primitifs. Ces transformations des sons sont si régulières qu’on en peut déterminer les lois ; et l’action de ces lois est absolue, ne laissant rien à l’arbitraire. Elles atteignent tous les mêmes sons dans les mêmes conditions, pourvu que les mots qui contiennent ces sons appartiennent à la langue parlée, vivante. Les mots d’origine étrangère, de formation savante, pourront y échapper s’ils ne sont pas encore entrés dans le courant de l’usage général, mais subiront l’action des lois ultérieures du moment qu’ils seront devenus réellement français.

L’étude des lois qui ont présidé aux changements de la prononciation a reçu le nom de phonétique. C’est par la phonétique que la science du langage relève de la physiologie. ( V. §§ 285-326.)

III. Les formes grammaticales.

On appelle formes grammaticales l’ensemble des

flexions dont les mots, suivant leur nature, peuvent être aff’ectés, d’après leur emploi dans la phrase. Il y a les flexions des noms (substantifs, adjectifs et pronoms), qu’on appelle encore déclinaisons, et les flexions des verbes, qu’on désigne sous le nom de conjugaisons. Les formes grammaticales constituent le fonds même d’une langue : le lexique, la prononciation, la syntaxe même, peuvent changer sans que la langue soit atteinte en son essence. Dès que les formes grammaticales changent, la langue devient autre. [V. §§ 527-649.) A l’étude des formes grammaticales se rattache celle des mots invariables, dont la plupart ont une part importante dans la contexture même de la langue. [V. §§ 718-727 .) L’étude de la syntaxe ou de l’agencement des mots dans la phrase terminerait ces recherches et en ferait une histoire générale de la langue ou une grammaire historique complète ; mais nous n’avons à retenir ici que les questions relatives au lexique, celles qui intéressent le Dictionnaire. [V. §§ 650-717 .)

1. Cette étude est comme la raison d’être du Dictionnaire, dont chaque article en offre l’application raisonnée : c’est donc là qu’il faut l’aller chercher, et non dans un chapitre spécial du Traité. On peut voir aussi A. Darmes-TETEit, la Vie des mots étudiée dans leurs significations (Paris, Delagrave, 1886).