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Après Toussaint, le Journal étranger, qui compta parmi ses rédacteurs J.-J. Rousseau, l’abbé Béraud, Favier, Lamarche, Hernandez, fut successivement dirigé par l’abbé Prévost, Fréron, Deleyre, et enfin par Suard, assisté de son inséparable, l’abbé Arnaud. Ces deux derniers écrivains avaient réussi à fixer sur ce recueil l’attention publique ; mais, ayant été chargés par le gouvernement de faire la Gazette de France, ils l’abandonnèrent à leur tour, et il en resta là.

La mort de cette feuille était regrettable, car elle avait rendu et pouvait rendre encore des services à la cause des lettres. C’était, de tous les journaux d’alors, le plus piquant sans contredit ; seulement il était toujours en retard, et sujet à de continuelles vicissitudes. Il avait vécu environ sept années, d’avril à novembre 1754, puis de janvier 1755 à septembre 1762, moins pourtant l’année 1759, pendant laquelle il n’en fut rien publié. La collection se compose d’environ 45 vol. in-12.


Cependant l’idée qui avait présidé à la création du Journal étranger était tellement féconde, qu’Arnaud et Suard résolurent de la reprendre, en l’étendant encore, et à peine étaient-ils assis dans leur nouvelle position, qu’ils publièrent le programme d’une Gazette littéraire de l’Europe programme qui ne laissa pas de surprendre le public.