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cette ferme d’une souscription de 3 autres livres pour un Nécrologe des hommes célèbres de France, dans lequel il fait l’éloge et donne les particularités de la vie de ceux qui sont morts dans l’année. On a dit de ce recueil qu’il renfermait plutôt la satire des vivants que l’éloge des morts ; mais c’est du poison perdu, parce que personne ne lit cette rapsodie. » Il revient à diverses reprises sur cette rapsodie, généralement méprisée, écrite par un tas de barbouilleurs qui se donnent le titre de Société de gens de lettres. Mais on sait combien Palissot était antipathique au malin chroniqueur, et il faudrait bien se garder de prendre son jugement à la lettre. Le Nécrologe, malgré ses défauts, a une valeur historique sur laquelle nous n’avons pas besoin d’insister.

« L’exécution de ce livre, dit La Harpe (Corresp. littér., lett. 47), est aussi défectueuse que le plan en pouvait être utile, et il ne doit être lu qu’avec précaution. Son plus grand défaut n’est pas d’être platement écrit ; un inconvénient plus grave, ce sont les fausses idées qu’il donne souvent du génie et des productions d’un écrivain, et les jugements ridicules qu’on y trouve. En général, les auteurs du Nécrologe se sont crus obligés de prendre le ton de l’adulation et du panégyrique ; ils ont oublié qu’ils devaient n’être qu’historiens, et que par conséquent la vérité doit être leur premier devoir… » Néanmoins,