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traitent ensemble, comme Octave et Antoine, sur les victimes qu’ils s’abandonneront, et qu’ils dressent la table des proscriptions. »

La publication du Journal français commença le 15 janvier 1777. Il paraissait tous les quinze jours, par cahiers de trois feuilles in-8o ; il devait donner, en outre, tous les deux mois, un supplément contenant les Notices des édits et arrêts, « de manière que les provinces les plus éloignées seraient instruites pour ainsi dire aussitôt que la capitale de ces objets, qu’il est si important de connaître, et que ce recueil pourrait devenir à la longue le véritable code de notre législation. » L’abonnement était de vingt-quatre livres pour tout le royaume.

Malgré le talent de ses rédacteurs, cette feuille ne fournit qu’une courte carrière ; elle mourut d’inanition avant la fin de la deuxième année. « Ces fameux critiques, dont le nom promettait d’alimenter merveilleusement la malignité des lecteurs, ne répondirent pas à cette attente, et l’on fut obligé, faute de souscriptions suffisantes, de s’arrêter au tiers du renouvellement de l’année. » Ils auraient probablement vécu plus longtemps, si, moins fidèles à leur programme, ils eussent donné un plus libre cours à leur humeur batailleuse.

« Le Journal français, dit la Correspondance secrète, dont on attendait des merveilles, à cause de la réputation des deux auteurs, qui sont très-connus