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fin de tout cela, c’est qu’ennemis jurés de la philosophie et des philosophes, ces messieurs se proposent de faire la contre-partie du successeur de M. Linguet (La Harpe) ; et, comme celui-ci est absolument vendu au parti encyclopédique, ils en contre-carreront tous les jugements, ils en détruiront toutes les idoles. Tous deux ont du talent et un assez grand fonds de méchanceté pour en bien nourrir leur journal ; mais aucun n’a cette gaieté, cet art de l’ironie, que possédait si supérieurement défunt Fréron. »

Grimm mentionne également l’apparition de la nouvelle feuille, qui, dit-il, se présente comme l’héritière du Journal de Verdun. « Les journaux sont devenus une espèce d’arène où l’on prostitue sans pudeur et les lettres et ceux qui les cultivent à l’amusement de la sottise et de la malignité. On a jugé apparemment que cette arène littéraire n’était pas encore occupée d’une manière assez brillante par MM. La Harpe, Fréron, Lefuel et autres ; on vient d’appeler parmi les combattants MM. Clément et Palissot. Ces messieurs assurent, dans leur prospectus, que la décence et l’impartialité présideront à toutes leurs critiques. Le public en a de trop sûrs garants dans la comédie des Philosophes, et dans les Lettres à M. de Voltaire, pour avoir aucun doute là dessus. Ainsi la bonhomie de ces messieurs n’a rien à craindre d’un engagement dont la sévérité