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façon de les traiter, contre lequel, par conséquent, le grand nombre des journaux ne pouvait être une objection.


La quantité prodigieuse de livres de toute espèce que l’on imprime et que l’on publie à tout moment, la nature de ces ouvrages, la manière dont ils sont exécutés, démontrent assez la nécessité de rappeler aux règles de la raison, et même à celles du devoir, tant de gens qui en sont venus au point non seulement de les mépriser, mais encore de les combattre. Nous sommes donc dispensés de prouver ici la légitimité de nos motifs…

1o Le fonds principal de cet ouvrage périodique sera l’exposition des règles de la littérature. Nous avons pensé qu’il ne suffisait pas de reprendre les ouvrages qui pèchent par cet endroit, mais que, de plus, il fallait faire connaître aux auteurs que l’on censure la justice de la critique, afin, par là, de les engager à se corriger…

Notre journal devient, par ce moyen, utile à tout le monde, et particulièrement aux jeunes gens, qui trouveront dans un même livre la règle et l’exemple, et qui, au secours de la critique, pourront également profiter des défauts et des perfections qui se trouvent dans les divers ouvrages que l’on publie tous les jours.

C’est ce qu’aucun journaliste n’a encore entrepris, et l’on ne peut disconvenir que cela ne soit plus nécessaire à présent qu’il ne l’a été en aucun temps.

Chaque feuille commencera toujours par un article dans lequel on exposera quelques-unes des règles à suivre ; on pourra en former par la suite un traité complet… Les règles se trouveront ensuite appliquées dans les autres articles de chaque feuille. Ainsi les deux parties de notre journal peuvent être regardées de même qu’un corps complet de littérature, très-propre à rappeler le bon goût, si méconnu de nos auteurs modernes.

2o Il règne dans un très-grand nombre d’écrits nouveaux un esprit de doute et d’incrédulité qui gâte les meilleurs ouvrages.