Page:Hatin - Histoire politique et littéraire de la presse en France, tome 3.djvu/73

Cette page a été validée par deux contributeurs.

observations légères qu’il a faites sur les commencements de l’ouvrage : observations des plus légères, en effet, et des plus anodines.

Réplique de la Renommée :


L’avantage que nous aurions retiré de laisser croire au public que M. Le Brun travaillait à notre journal aurait pu nous faire balancer à mettre au jour la lettre que nous venons de rapporter ; mais, ayant considéré qu’il n’était pas juste de sacrifier son intérêt au nôtre, et que ce qui nous faisait honneur pouvait lui faire de la peine, nous nous sommes aussitôt déterminés à la faire imprimer…

Quant aux louanges qu’il veut bien, ainsi que quelques autres gens de lettres, donner à nos essais de critique, nous les regardons moins comme des récompenses accordées pour avoir bien fait que comme des prix proposés pour nous encourager à faire mieux.

Une raison non moins pressante qui nous a encore déterminés à rendre cette lettre publique, c’est que nous voulons montrer par là à ceux que nous avons critiqués qu’au lieu de nous choquer des fautes qu’on relève dans nos écrits, nous sommes les premiers à les reconnaître, quand elles sont justement reprises…


Il faut dire cependant que, malgré la passion et un parti pris évident, la Renommée littéraire se fait remarquer par des qualités réelles. M. Sainte-Beuve, à l’obligeance duquel j’ai dû de connaître ce petit journal, extrêmement rare, m’a paru en faire un certain cas : c’est un témoignage dont les auteurs eux-mêmes auraient sans doute été satisfaits.

Le Brun semble avoir aspiré au rôle de Boileau, « son oracle et son maître », qu’il cite et préconise