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sont rendus recommandables par de bons ouvrages. Le goût, les lettres et le gouvernement gagneraient également à cet arrangement : le goût, en ce qu’un bon écrivain en a plus qu’un mauvais ; les lettres, en ce qu’elles ne seraient pas dégradées et avilies périodiquement par ces entrepreneurs de critique sans jugement, qui sont impunément injustes et partiaux, attendu qu’ils ne sont pas même retenus par la crainte salutaire du talion, n’ayant jamais rien produit qui les y expose ; enfin le gouvernement, qui trouverait un bénéfice réel à laisser une liberté décente à la critique, en assujettissant ses productions à un droit de timbre, à l’instar de ce qui se pratique en Angleterre. »

Quelquefois le privilége d’un journal était la récompense d’un service rendu à la société : ainsi, en 1786, il en était accordé un à Hoffmann, l’inventeur du polytypage, et il en profitait pour publier le Journal polytype des Sciences et des Arts. D’autres fois la concession d’un privilége était déterminée par des motifs moins avouables : ainsi nous verrons le duc de Choiseul autoriser la création d’un journal au profit d’une courtisane qu’il honorait de ses bontés.


Quoi qu’il en soit, une fois en mesure de ce côté, « pourvu qu’on ne parlât ni de l’autorité, ni du culte, ni de la politique, ni de la morale, ni des