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cochait ainsi derrière lui des traits sanglants contre amis et ennemis. Ce qu’il y a de certain, c’est que cet illustre philosophe a eu des liaisons avec ce mauvais sujet. Clément, ayant vidé ce vilain sac d’ordures, repassa en France, où il devint fou. On fut obligé de l’enfermer aux Petites-Maisons de Charenton. Comme sa folie n’était ni dangereuse ni incommode, il a été relâché au bout de quelques années, et il vient de publier des Pièces posthumes de l’auteur des Cinq Années littéraires. C’est un cahier de vers et de pièces fugitives, où l’on remarque le penchant du maraud pour la satire… L’auteur y plaisante sur son séjour aux Petites-Maisons… Il se donne pour trépassé, et assurément il l’est depuis longtemps pour tous les honnêtes gens et pour tous les gens de goût[1]. »




Le Brun, la Renommée littéraire.


Dans une note à l’article Fréron j’ai fait mention d’un pamphlet de Le Brun contre le célèbre critique. Irascible et caustique à l’excès, le Pindare français endurait impatiemment la censure. Il se délectait d’ailleurs à la satire, et la mauvaise hu-

  1. Édition Taschereau, t. 5, p. 228.