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tôt d’autres exemples du savoir-faire des Journalistes du XVIIIe siècle.


Il était assez facile d’obtenir un privilége ; il suffisait quelquefois de payer le tribut dû au Journal des Savants ; mais assez souvent aussi l’on imposait aux impétrants un chiffre plus ou moins élevé de pensions à servir à diverses personnes, et principalement aux gens de lettres. L’Année littéraire, par exemple, en était grevée pour une somme de 5,000 francs.

Les journaux venant des pays voisins, ou imprimés à Paris sous une rubrique étrangère, versaient dans la caisse du ministère des affaires étrangères un droit annuel, qui variait suivant mille considérations. Nous verrons le Journal de Politique et de Littérature payer jusqu’à 22,000 fr. par an.

La durée du privilége pour les journaux demeura longtemps indéterminée. Ce ne fut qu’en 1785 qu’un arrêt du Conseil étendit aux ouvrages périodiques le règlement qui fixait à dix années le terme des priviléges. « Jusqu’ici, dit à ce sujet la Correspondance secrète, dès qu’un homme avait trouvé le titre d’un journal quelconque, c’était pour lui un fief inamovible. Il reste un pas à faire pour perfectionner la nouvelle loi : c’est de donner les journaux en forme de récompense aux gens de lettres qui se