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Clément, les Cinq Années littéraires.


Ce n’est point ici, dit l’auteur, un journal dans les formes, une suite d’extraits réguliers et faits pour des gens de lettres ; mais il n’aura rien paru de nouveau, d’agréable et d’un peu intéressant dans la république des lettres ou sur le théâtre en France, dont je ne rende compte suffisamment pour la curiosité d’un homme du monde trop dissipé pour pouvoir tout lire, ou trop paresseux pour le vouloir… Je tâcherai, sur toutes choses, de représenter le caractère d’esprit des auteurs, du temps, le goût du pays, du siècle, et même du moment où ils écrivent ; le tout avec autant d’égards pour les personnes que d’impartialité sur les ouvrages… La liberté a ses bornes, je les connais parfaitement : je consens à la perdre si je les passe. Mais, doublement républicain, né dans la ville de Calvin et dans les lettres, je ne veux point tenir ma pensée dans une prison perpétuelle.


Bref, l’auteur des Nouvelles littéraires, Pierre Clément, promettait de se faire lire sans arborer de drapeau, sans insulter personne, et il tint sa parole. Ses lettres sont écrites avec chaleur et rapidité ; ses jugements sont courts, mais justes, précis et lumineux.

La publication des Nouvelles littéraires dura de 1748 à 1752. Clément en donna lui-même une réimpression en 4 volumes in-12, sous le titre de les Cinq Années littéraires, qu’il publia par souscription, au prix d’une guinée ou un louis d’or.


On a reproché à l’auteur — c’est lui-même qui parle — que le prix de son livre était trop haut des deux tiers, ce qui est très-