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la seule décoration d’une pièce de leur appartement ? Or les in-folio, tels qu’ils soient, figurent très-bien sur des tablettes. Je ne sais si on est encore dans l’usage d’acheter des livres à la toise ; cette mode serait fort avantageuse pour les libraires et ne porterait aucun préjudice à beaucoup d’acheteurs, puisqu’il leur est indifférent d’avoir de bons ou de mauvais livres, pourvu que leur cabinet paraisse bien garni. Grâce à la bibliomanie, ce siècle-ci est un siècle d’or pour les libraires, les colporteurs et les auteurs industrieux. Ai-je donc eu tort de dire que le commerce des lettres ne fut jamais si florissant[1] ?


Et nous, avons-nous eu tort de dire que l’écrivain qui a écrit ces pages était un observateur aussi fin que judicieux ?

Avant de travailler à l’Année littéraire, à laquelle il collabora cinq ans, l’abbé de La Porte avait eu part, et la meilleure part, à ce qu’il paraît, à la publication des Lettres sur quelques Écrits de ce temps, mais sans jamais avoir voulu y être nommé, non plus, du reste, qu’à l’Année littéraire. Il travailla, en outre, aux Recueils alphabétiques, de 1745 à 1760 ; au Choix du Mercure, depuis 1760 jusqu’à la fin, aux quatre premiers volumes de la France littéraire de 1769, dont il publia seul, en 1778, le supplément (2 vol.) Parmi ses autres entreprises, nous citerons encore, comme ayant quelque rapport avec notre sujet, les Spectacles de Paris, ou Calendrier historique et chronologique des Théâtres, qu’il publia de 1751 à 1778, et qui furent continués sans interruption jusqu’en 1794.

  1. Observations, t. ix, p. 3 et suiv.