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de la capture du sieur Fouilhoux, dit Volet (il avait déjà été au petit Châtelet). Lorsqu’il y a paru hier au soir, ils l’ont reconnu, et ne l’ont pas perdu de vue jusqu’à minuit moins un quart ; ils l’ont suivi et se sont assurés de sa demeure.


Le lendemain, le commissaire Chenon, l’inspecteur et compagnie, se transportèrent rue Plâtrière, pour l’arrêter, comme de la part du roi.


Nous avons cherché avec beaucoup de soin les preuves de sa correspondance ; mais il paraît qu’il brûle tous les papiers dont il n’a plus besoin. Interrogé sur les différents articles de ses bulletins qui ont donné lieu à sa punition, il a assuré, comme de règle, n’avoir été que l’écho des bruits publics, et n’avoir eu aucune intention de blesser le gouvernement ni les particuliers. Pour éviter l’éclat qu’il aurait pu faire et la scène à laquelle la douleur de sa femme n’aurait pas manqué de donner lieu au moment de la séparation, j’ai cru devoir lui laisser ignorer le lieu où j’allais le conduire. Aussi, croyant n’aller qu’à la Bastille ou à l’hôtel de la Force, il a soutenu courageusement son extraction ; mais lorsqu’il s’est vu sur la route de Bicêtre, il s’est fait chez lui une révolution qu’il serait difficile de vous peindre, et toute sa philosophie l’a abandonné.

Quidor.


« Sa philosophie ! s’écrie Manuel, qui nous fournit ces détails ; on en a pour braver les despotes et la mort, mais le déshonneur ! Un citoyen, un époux, un père, peut être traîné dans la sentine de tous les vices pour avoir cru un faux rapport, pour avoir écrit que l’intendant de Clermont avait fait emprisonner quarante collecteurs !… Lorsque, dans cette Révolution où les hommes de mérite ont enfin pris leur rang, M. Fouilhoux a été un des premiers